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Suivre les Maisons de l’Espoir

Jour 1

Ici, Les femmes sont tellement fortes !

Alors que Rhune commence à découvrir l’âme de la Maison de l’Espoir, voici ses premières impressions :

Ces femmes sont tellement fortes, littéralement elles dansent au milieu du désespoir et, ensemble, nous faisons de même en dépit de la barrière de la langue. Je n’ai jamais vu autre part qu’ici un tel optimisme dans des situations aussi désespérées. Pourtant, le désespoir persiste quand même.

La femme que vous voyez sur cette photo s’appelle ‘Lucy’.

Chaque jour, au petit matin, de ma chambre, je l’entends qui commence déjà sa journée, jamais organisée en fonction d’elle-même mais toujours en fonction des autres. Sa journée dure en moyenne 14 heures, car il lui faut tout ce temps pour assurer la nourriture de toutes les mères et de tous les enfants qui séjournent ici. Pourtant, jamais je ne l’entends se plaindre.

L’aide matérielle que fournit House of Hope lui permet d’aller au marché tous les jours et de s’occuper  de ses « enfants », car c’est ainsi qu’elle appelle tous ceux qui viennent ici. House of Hope fait en sorte que les femmes aient la parole et se sentent comprises. Lorsqu’ elles manquent de forces individuellement, ensemble elles en trouvent.

Photo du 1er jour : Lucy, employée de maison à la Maison de l’Espoir de Kimara

Jour 2

La manière dont ici s’organisent ces femmes et ces enfants, je ne l’ai jamais rencontrée ailleurs dans ma vie. La Maison de l’Espoir s’attache à ce que ces personnes ne gèrent pas leur situation individuellement, mais collectivement. Elles trouvent la paix et le réconfort dans cette petite communauté fondée sur l’amour et la confiance. Elles savent qu’elles peuvent compter les unes sur les autres parce qu’elles se trouvent dans des situations similaires. On ressent de la peine et du chagrin, mais aussi des étincelles d’espoir et de joie. Toutes dansent et chantent, mangent et dorment dans des espaces communs. Jamais je n’ai ressenti de solidarité autant qu’ici.

Photo du 2e jour : Mères, enfants et Lucy partagent leur vie quotidienne

Jour 3

Lorsque vous demandez aux femmes ce qu’elles éprouvent et comment elles font face à leur condition, elles vous répondent généralement, mettant en avant leurs convictions religieuses, que leurs situations sont entre les mains de Dieu et qu’elles les acceptent comme elles viennent. Savoir que l’on pourrait aider et que l’on pourrait apporter des améliorations structurelles à certaines situations qui pourtant ne changent pas, me rend triste. Savoir que nous pouvons nous aussi être un Dieu si nous ouvrons nos cœurs et utilisons notre bienveillance pour faire de ce monde un endroit convenable pour tous, me donne en même temps de l’espoir.

Ces femmes vont à l’église avec l’espérance que la providence leur viendra en aide.
Mais la foi seule ne suffit pas pour affronter de telles situations. Il faut un soutien financier qui vienne de l’extérieur. Un changement est nécessaire et, seules, elles ne peuvent pas y arriver.

‘’ L’indifférence est le plus grand crime que l’on puisse commettre en tant qu’être humain‘’.
Je pense, moi également, qu’en tant qu’êtres humains, nous sommes quoi qu’il arrive empathiques et que nous ne trouvons le bonheur en tant qu’êtres sociaux que lorsque nous comprenons que tout le monde a droit à des chances égales et que nous nous employons collectivement à leur mise en œuvre.

Photo du 3e jour : Prières à la Maison de l’espoir

Jour 4

L’abandon – une règle, pas une exception

Beaucoup de femmes qui viennent ici ont été abandonnées par leur mari. Parce que leur enfant est né avec un handicap, ils sont souvent tous deux reniés par la famille et laissés seuls. Ces femmes, qui n’ont généralement que peu ou pas de moyens financiers, subissent ainsi un préjudice affectif et matériel.

Bien qu’elles fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour que leur enfant grandisse de la manière la plus agréable possible, elles vivent toujours dans la précarité et la misère. La Maison de l’Espoir leur offre une stabilité affective et matérielle qui leur permet de mener une existence digne.

Photo du jour 4 : Le pont vers une vie meilleure

Jour 5

Cette photo montre Rowrly et Merrie au moment où nous allons à la mer. De temps en temps, House of Hope organise une sortie pour permettre à tous d’échapper au quotidien. Ainsi, ensemble, ils peuvent alléger leurs soucis et ne plus être confrontés à leur condition. Ce fut vraiment agréable de les rencontrer dans des circonstances différentes, alors qu’ils profitaient vraiment de la vie et qu’ils lâchaient prise pendant un moment.

Photo du jour 5 : Rowrly et Mare en route vers la mer

Jour 6

Papa, où t’es ?

Papa, où t’es ?

Des salles remplies de rangées de lits dans lesquelles les mères et leurs enfants malades doivent rester pendant des jours, voire des années.

Pendant que je suis là, je ne peux m’empêcher de me demander pourquoi je ne vois pas de père et j’essaie de croire que je suis arrivée à un moment d’absence momentanée, mais je sais que non et cela me brise le cœur. Il n’y a que des mères aux visages affligés qui, soit regardent au loin devant elles, soit regardent en face leur enfant avec des visages pleins d’amour mais aussi de désespérance.

Un enfant à l’hôpital national de Muhimbili

Toujours se demander si, un jour, tout ira bien, si leur enfant aura un avenir, comment ils se sortiront de cette situation…

Une mère avec son enfant à l’hôpital national de Muhimbili

Cet endroit est silencieux et respire la tristesse.
Je n’entends pas de rires et à peine les voix des personnes qui parlent. Je ne peux imaginer ce que doit être leur vie.

Au moment de partir, je prends  toute la mesure de l’atmosphère. Je ne peux que ressentir mon impuissance face à cette situation et espérer qu’un jour on écoutera leurs voix, aussi lointaines soient-elles, elles sont si proches et tapies dans notre propre humanité.

Jour 7

Papa, où t’es ?

Bien que tout le monde vive en harmonie, on ressent souvent beaucoup d’ennui chez les personnes qui séjournent ici. Il n’y a pas grand-chose à faire pour les rendre heureuses. J’étais allée au marché et j’avais acheté un ballon de football dans l’espoir d’apporter un peu de distraction dans leur vie. Lorsque je suis revenue et que Michael (qui est normalement assez taciturne mais qui a dit qu’il aimait jouer au football) a vu que j’avais acheté un ballon, il s’est mis à pleurer. Il n’arrivait pas à croire que je leur avais acheté un ballon. Ce ballon qui, pour moi, ne coutait pas grand-chose, a bouleversé toute la journée. Ce soir-là, nous avons tous joué au football ensemble, nous avons beaucoup ri et, jusqu’à la fin de mon séjour à Kimara, j’ai encore pu entendre, de ma chambre, le ballon rebondir dans le jardin.

Photo du 7ème jour : Un cadeau de football à la Maison de l’Espoir à Kimara

Jour 8

Salles de classe et abris au milieu de la jungle.

En arrivant, j’ai tout de suite ressenti un sentiment de paix. J’ai été chaleureusement accueillie par les petits enfants qui passaient devant la voiture et par le personnel qui m’a fait immédiatement visiter le campus. Ce centre accueille des enfants atteints ou non de spina-bifida et/ou d’hydrocéphalie et leur permet de vivre ensemble.

Développement Tanzanie, Vikindu

Sans contrainte, ils peuvent y suivre des leçons auprès des enseignants (qui sont souvent des bénévoles), les uns avec les autres, sans être exclus par le reste du groupe, comme c’est souvent le cas. Ici, ils sont acceptés et apprennent à se comporter avec eux-mêmes, avec les autres et avec leurs handicaps.

Inclusion

Jour 9

Le bénévolat en vaut la peine

Sarah, une jeune berlinoise de 20 ans, vient ici pour faire du bénévolat pendant 4 mois. Sans aucune formation, elle enseigne aux enfants. Elle danse (ici, tous, enfants et adultes, sont nés avec le rythme en eux), elle joue avec les enfants et  fait tout son possible pour créer des occasions d’apprendre et de jouer ensemble dans un cadre animé et coloré.

Ici et à la Maison de l’Espoir, il y a un grand besoin de bénévoles. C’est non seulement une aide pour les enfants eux-mêmes, mais aussi pour nous même (peut-être vous, hé hé) en tant que bénévoles, car on vit de nouvelles expériences. Mon séjour ici m’a profondément transformée. Lorsque vous offrez de l’aide, vous réalisez à quel point il est agréable d’aider, lorsque vous offrez aux autres des possibilités, vous vous offrez la chance de développer votre humanité.

Photo du jour 9 : Sarah, une volontaire avec des enfants à Development Tanzania – école pour enfants handicapés.

Jour 10

Une autre vie

Les femmes font la cuisine, elles veillent à ce que tous les enfants puissent manger le matin, le midi et le soir. Ils se nourrissent de légumes qu’elles cultivent avec les enfants dans la ferme en permaculture. Dans cette ferme, les enfants apprennent à cultiver et à vivre en autarcie. Je remarque à quel point les enfants d’ici peuvent vivre partout et cela est dû en grande partie à l’expérience qu’ils acquièrent ici. Ils vendent une partie de leur récolte, ce qui leur permet, avec le produit de la vente, de réensemencer et de récolter davantage pour donner à l’école.

Jour 11

Famille et travail d’équipe

J’ai pu passer une semaine avec Janet et sa famille dans leur cottage situé au milieu du campus. Janet a tout bâti avec son mari Walter, après avoir vu beaucoup de misère et avoir  ressenti le besoin de faire quelque chose de bien pour le monde. Tous ses enfants aident au campus dans les tâches quotidiennes. Ils font le ménage, aident à s’occuper des enfants, enseignent et se forment eux-mêmes. Je m’y suis immédiatement sentie chez moi. La façon dont tout le monde ici se conduit avec tant de bienveillance reste pour moi un exemple que je veux suivre.

Photo du 11ème jour : La famille de Janet

Jour 12

Sur cette image, vous pouvez voir Meshack Dotto

Il fait partie des nouveaux élèves de l’école après avoir été trouvé dans la rue à Dar Es Salaam où deux hommes plus âgés l’utilisaient pour mendier de l’argent. Il n’était jamais allé à l’école auparavant. Son vrai nom et ses parents sont inconnus. Il n’a aucun souvenir de sa maison ni du village de son enfance où, il y a longtemps, il a été enlevé par ces hommes. Il vit en permanence à Vikindu depuis août 2022.

Photo du 12ème jour : Meshack Dotto (à gauche, assis)

Jour 13

Cette photo représente Faraja, elle a 8 ans et est atteinte de Spina Bifida. Elle a été soignée à Bugando Mwanza et se trouve à Vikindu depuis le début du campus en 2018.

Au moment où cette photo a été prise, elle est aidée par Gwantwa  qui s’occupe du centre d’accueil pour les enfants atteints de spina-bifida. Comme les enfants atteints de spina-bifida se soulagent parfois de manière incontrôlée, une salle a été aménagée dans laquelle une infirmière leur vient en aide à temps pour qu’ils ne se sentent pas mal à l’aise. Les enfants y apprennent en même temps à se débrouiller seuls afin qu’ils puissent s’autogérer en toute intimité.

Tout le matériel médical utilisé est offert par Child-Help.

Photo du jour 13 : Faraja dans une chambre spécialement aménagée pour le CIC

Jour 14

L’enfant que vous voyez sur cette photo est Karisma.

Elle est atteinte d’hydrocéphalie. Janet et son mari l’ont trouvée alors qu’elle vendait du manioc dans la rue avec sa mère. Ils l’ont recueillie et, depuis, elle va à l’école maternelle de Vikindu.

Photo du 14ème jour : Karisma à l’école maternelle

Jour 15

Maison de l’Espoir à Zanzibar

Wrayda travaille comme directrice de maison à la Maison de l’Espoir de Zanzibar. Elle a été engagée parce qu’elle a elle-même un enfant atteint d’hydrocéphalie et qu’elle sait donc ce dont l’enfant et la mère ont besoin.

Au cours de notre conversation, elle se met à pleurer et essuie immédiatement ses larmes parce qu’elle en a honte. Je lui dis qu’il est important pour elle de libérer ses émotions et que ses sentiments sont importants. Elle me répond qu’elle n’en a pas ici l’habitude, que c’est l’une des rares fois où elle parle de sa situation de cette manière et qu’elle trouve surprenant de pouvoir le faire avec moi. Depuis que je suis en Afrique du Sud, j’ai été frappée à plusieurs reprises par le fait que la santé mentale n’est pas considérée comme une donnée essentielle de la vie.

Comme mère d’un enfant  en situation de handicap, elle garde tout pour elle. Elle élève son enfant avec un grand sourire et fait ce que l’on attend d’elle dans cette société.

Photo du 15ème jour : Wrayda, mère d’un enfant atteint d’hydrocéphalie, et un responsable d’une maison de l’espoir à Zanzibar.

Jour 16

Maison de l’Espoir à Zanzibar

Infirmière administrant des analgésiques à un bébé (qui vient d’être opéré) après de fortes douleurs dans un hôpital de Zanzibar.

Child-help prend en charge les frais d’hospitalisation ainsi que les examens de contrôle. Il fait en sorte que les femmes en situation de pauvreté soient secourues et que les enfants puissent recevoir des médicaments.

Photo du 16ème jour : Une infirmière donne des analgésiques à un bébé dans un hôpital de Zanzibar.

Jour 17

Une chambre séparée à la Maison de l’Espoir de Zanzibar pour les mères, les pères et leur enfant.

Jour 18

Maison de l’espoir à Zanzibar

Hussein est un membre du personnel de la Maison de l’Espoir de Zanzibar et a lui-même un enfant atteint de spina-bifida. À House of Hope, on s’assure que tous les membres du personnel ont une expérience du handicap, ce qui leur permet de mieux comprendre les personnes accueillies et de leur fournir des soins appropriés. Hussein m’a emmené partout cette semaine et il fait tout ce qu’il peut (en se donnant lui-même à fond) pour que tous se sentent à l’aise.

Chaque soir, il rend visite aux femmes de l’hôpital pour voir comment vont les mères et leur enfant. Lors de cette visite, il apporte toujours des cadeaux. Je ne sais pas si cela fait partie de son travail, mais je sais qu’il le fait tous les jours et qu’il aime aussi cela. Je suis frappée par l’engagement de tous les membres du personnel et par leur volonté de faire en sorte que tout se passe bien pour tout le monde.

Photo du jour 18 : Hussein (au centre) et les membres de sa famille

Jour 19

Laissez-la derrière vous !

Cette photo montre Aida Ali et son enfant Fatma (6 ans).

Aida Ali et son enfant Fatma

Fatma est née avec une hydrocéphalie. À la naissance de Fatma, la belle-famille d’Aida a imposé au père de Fatma de divorcer de sa mère, car elle était convaincue que s’ils avaient d’autres enfants, ils naîtraient également avec d’autres handicaps. Ils n’ont cessé de trouver des prétextes et la mère a fini par divorcer alors que son enfant était soigné à l’hôpital Mnazi Mmoja. Aida vient d’une famille très pauvre de Pemba (une partie du Zanzibar). Le divorce a été particulièrement dur pour elle et elle a élevé seule son enfant handicapé (depuis près de 7 ans maintenant).

Fatma à la Maison de l’Espoir de Zanzibar

Les membres de House of Hope Zanzibar l’ont trouvée lors d’une visite à domicile dans un très mauvais état, à tel point que même les grands-parents pensaient qu’elle ne survivrait pas un jour de plus. House of Hope Zanzibar a décidé d’emmener Fatma à Unguja et elle est restée dans cette maison pendant plus d’un an. Aujourd’hui, elle va beaucoup mieux, elle sourit et mange, mais elle a encore besoin d’une aide psychologique et matérielle.