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Visite de projet – Malawi – Partie 2

Voici la deuxième partie du récit de Pierre sur la visite du projet au Malawi. Nous racontons l’histoire d’Aisha et de son fils Razack, puis nous parlerons de l’hôpital Mercy James et des projets futurs de CHSBH Malawi.

Aisha et Razack

Blessings voit une femme avec un petit garçon sur le dos. Elle porte deux sacs de voyage pleins. Que fait-elle ici, à la clinique de neurochirurgie ?

Aisha est venue jusqu’ici pour chercher de l’aide. Elle vit à 250 km de là, à Mangochis.

Razack, un garçon de 5 ans, joyeux et brillant, au regard ouvert et au sourire désarmant. Il est atteint de spina-bifida. Razack était tout à fait normal jusqu’à sa blessure au dos. Il parle, il sourit et interagit très bien. Mama Aisha a montré la blessure au dos et elle a l’air en bon état. Heureusement, Razack n’a pas développé d’hydrocéphalie.

Mais dans le cas d’une blessure au dos, tout peut mal tourner en cas d’absence de suivi et de précautions adéquates, et tout a mal tourné.

Le chirurgien local a fait du bon travail, mais il n’a pas mis en place une équipe autour de lui pour le suivi, et c’est le résultat de cette situation. Je me mets au sol devant eux.

Razack porte des jeans à la mode avec des trous sexy. Mais le plus désolant, c’est que ces trous laissent entrevoir de grandes blessures à vif.

Je vois que ses pieds raides s’amincissent et ont besoin d’être traités pour obtenir un bon angle afin de pouvoir marcher avec des béquilles plus tard.
Razack rampe pour avancer. Les plaies ouvertes témoignent de sa marche à quatre pattes.

Je n’ai jamais vu un aussi bon petit garçon atteint de spina bifida, où la blessure au dos marque comme une frontière terrestre au-delà de laquelle commence un autre monde. Un monde de malheur et de tristesse.

Photo : Pierre, Aisha, Razack et Blessings

Hôpital Mercy James

Sa place n’est pas à la clinique neurologique, dit Blessings, mais dans le service pédiatrique de l’hôpital Mercy James, adjacent au Queen Elizabeth. Je lui propose de porter l’un de ses sacs. Le sac pèse comme du plomb ; on ne comprend pas comment Aisha  a pu arriver là.
À travers les couloirs bondés de l’hôpital Queen Elizabeth, Blessings, Janet et moi les conduisons dans le service pédiatrique du centre Mercy James.

Ce magnifique hôpital porte le nom de la fille que Madonna a adoptée au Malawi. Il s’agit d’un don de Madonna à Blantyre.
Là, nous entrons dans un autre monde. Tout est propre et coloré, avec des peintures murales de bon goût. L’endroit est lumineux et tout le monde a un lit.

Salama Shaibu, un jeune adulte atteint de spina-bifida, vient nous voir. Il travaille à la réception du centre. Il me reconnaît. Vous êtes déjà venu chez moi avec Elfrida. Nous nous prenons dans les bras.
Il appelle Elfrida, qui est la première infirmière que nous avons formée à la gestion de l’incontinence.

Photo : Centre Mercy James

Quel est le chemin parcouru ?

Je suis heureux que Razack puisse venir ici. Circoncision, soins des plaies, correction des pieds par plâtre et programme de continence. Le long voyage courageux d’Aisha a permis de sauver la vie de son fils. Mais la situation de Razack montre que Child-Help Malawi doit élaborer un plan pour atteindre également des enfants comme lui. Une tâche importante attend Blessings.

Il y a quatre hôpitaux comme celui du Queen Elizabeth. Un protocole d’accord a été signé avec ces quatre hôpitaux afin que le personnel puisse également y être formé à la CIC (Clean Intermittent Catherisation). Avec le groupe d’entraide du Malawi, on doit également se battre sur le plan politique pour obtenir de meilleurs soins dans le pays. Les enfants de Mangochis ont eux aussi droit à un meilleur départ dans la vie.
Blessings distribue au Malawi les shunts  que nous lui donnons. PHOTO23. Mais la chirurgie ne fait qu’ouvrir aux enfants atteints de spina bifida et d’hydrocéphalie la porte d’une vie pleine et entière. Derrière cette porte, tout un ensemble de soins est nécessaire. Child-Help Malawi n’existe que depuis deux ans mais apporte déjà une réelle différence.

Photo : Blessings donne à cette mère de l’Oxybutynine pour son enfant

Dans les articles suivants, vous en apprendrez plus sur les soins palliatifs. N’oubliez pas de continuer à nous soutenir, afin que nous puissions nous aussi continuer à réaliser nos projets au mieux de nos capacités et dans toute la mesure du nécessaire.